Un Doliprane étranger ? Sanofi veut vendre Opella à un fonds américain

Un Doliprane étranger ?
Sanofi négocie la vente d’Opella à un fonds américain

Le leader français de l’industrie pharmaceutique, Sanofi, s’apprête a cédé sa filiale de santé grand public Opella à CD & R, un fonds d’investissement américain pour une participation majoritaire au sein d’Opella, filiale de médicaments sans ordonnance qui produit la marque de paracétamol Doliprane. Ce dernier est prêt à mettre sur la table une offre de plus de 15 milliards d’euros pour s’accaparer l’activité de santé grand public de Sanofi et au passage arroser les actionnaires de 7 milliards d’euros , plus que le déficit annuel de la Sécurité Sociale.

Si pour l’heure, le géant pharmaceutique parle d’une cession partielle ( mais à + de 50%), il faut redouter, dans les années à venir, une délocalisation de la production des médicaments (Doliprane, Allegra, Novanuit, Icy Hot et Dulcolax) qui serait un désastre pour les 11,000 emplois actuels.

Après la crise du Covid, Emmanuel Macron avait désigné la réduction de la dépendance aux importations de médicaments comme une priorité de l’État. En ce sens, le lancement du plan France 2030 prévoyait la relocalisation et l’augmentation des capacités de production de médicaments, dont le paracétamol, principe actif du Doliprane.

Mais l’État semble bien impuissant à empêcher la restructuration orchestrée par le propriétaire d’Opella. Au lieu d’arroser Sanofi avec le Crédit Impôt Recherche (150 millions d’euros/an,  plus d’1 milliard en 10 ans), il faudrait nationaliser Orpéeé et créer ce pôle public du médicament et de la santé que la CGT Santé réclame depuis des lustres et qui garantirait l’indépendance de la France concernant la fabrications des médicaments en évitant ainsi les pénuries provoquées pour servir toujours plus les actionnaires