Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité brosse le tableau d’une précarité qui s’aggrave, s’étend et où l’accès à l’énergie, à la prévention et aux soins est fortement dégradé, en particulier pour les populations des zones rurales.
Les difficultés financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’inflation : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître n + 4 points par rapport à 2023.
Selon les français, le ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, le plaçant pour la première fois à 2 euros du SMIC
S’il faut disposer au minimum d’un SMIC pour faire face aux dépenses de la vie quotidienne, c’est que les fins de mois restent tendues : 52 % des sondés déclarent ne toujours pas réussir à mettre de l’argent de côté. Surtout, 16 % des personnes interrogées sont même à découvert chaque mois
Les fins de mois difficiles résultent d’arbitrages de plus en plus serrés. On observe une nouvelle dégradation sur de nombreux postes budgétaires essentiels tels que l’énergie, le logement ou l’accès à une mutuelle santé : Près d’une personne sur deux, 47 %, peine à payer ses factures d’énergie Les factures sont si lourdes que 43 % des personnes interrogées ne chauffent pas leur logement lorsqu’il fait froid, 38 % peinent à payer loyer et emprunt immobilier
Enfin, un autre record est à déplorer, dans le domaine de la santé cette fois : 29 % éprouvent de fortes contraintes pour disposer d’une mutuelle. De la même façon, du fait de la baisse de son pouvoir d’achat ces dernières années, un Français sur trois (32 %) est toujours contraint « parfois ou régulièrement » de ne pas faire trois repas par jour
Mais vous pourrez trouver d’autres chiffres aussi effarants concernant les inégalités d’accès aux besoins essentiels liés à la ruralité Ainsi, 57 % des ruraux peinent à partir en vacances au moins une fois par an alors que les vacances participent au bien-être des personnes et à leur dignité. De même, 40 % ont de grandes difficultés à disposer d’équipements numériques en état de fonctionnement. Une privation qui marginalise dans une société où l’accès aux services, et même aux services publics, a massivement migré sur Internet, rendant plus aléatoire la possibilité de faire valoir ses droits. Violence à distance, mais aussi dans l’image de soi que les gens peuvent renvoyer à leur entourage : 36 % des habitants des espaces ruraux peinent à prendre soin de leur apparence physique, faute de moyens car 44% des ruraux jugent difficile l’accès aux services de santé pas uniquement du fait de leur ruralité mais de la pauvreté de ceux qui y habitent
Enfin, en matière de transports en commun, 59 % des ruraux estiment que leur accès est difficile, soit parce qu’ils sont trop éloignés ou trop irréguliers. Près d’un quart des habitants vivant hors des villes grandes ou moyennes (24 %) jugent les différents services sociaux peu accessibles. Et ce, alors que les besoins y sont souvent élevés.
Dans tous ces chiffres on retrouve beaucoup de retraités alors que 2,9 millions de retraité·es touchent moins de 1000 € par mois dont 74 % de femmes et que 55 %des 17 millionsde retraité·es sont en dessous du Smic actuel , :
On comprend pourquoi la question du pouvoir d’achat est urgente et que! partout sur le territoire, les retraité·es se mobilisent sous diverses formes pour exprimer et porter leurs revendications en termes de niveau de pension, de santé, d’accès aux soins, de services publics ?
Le 1er octobre débutera les débats parlementaires sur les projets de loi de Finance et de financement de la Sécurité sociale 2025. Une raison de plus pour se mobiliser avec l’ensemble des travailleurs , des privés d’emploi, des jeunes, et peser sur les choix qui seront faits dans l’élaboration des budgets, pour exiger :
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- Une revalorisation immédiate de 10 % des retraites et pensions
- Une revalorisation des retraites indexées sur l’évolution des salaires et des prix en cas d’inflation
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- Un minimum de pension au niveau du Smic CGT (2000 € brut)
- Une politique de santé pour répondre aux besoins de la population
- L’arrêt de la casse des hôpitaux publics et le développement des centres de santé publics pluriprofessionnels
- Un grand service public de l’aide à l’autonomie financé dans le cadre de la Sécurité sociale
- La suppression des franchises, forfaits, dépassements d’honoraires
- Une réforme du financement de la Sécurité sociale assis uniquement sur les cotisations sociales et arrêt des exonérations pour les employeurs
- La gratuité des transport et un libre accès pour tous aux transports en communs
- * 10h30 Vieux Port Marseille
- * Arles 10h30 Kiosque à musique
* Le baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français* a été mené auprès de 996 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus. Elles ont été interrogées par téléphone les 24 au 26 mai 2024.
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