La campagne « chèque énergie » 2025 s’annonce difficile. En cas d’adoption de l’article 60 du projet de loi de finances 2025, il sera mis fin à l’automatisation de l’envoi du chèque énergie, cette aide qui ne concerne que les ménages très modestes, et pour qui le chèque énergie constitue un impératif budgétaire.
Les contraindre à en faire désormais la demande sur une plateforme aura pour effet d’exclure un grand nombre d’entre eux du dispositif. Il faudrait pour pouvoir prétendre à son chèque, s’inscrire systématiquement sur une nouvelle plateforme numérique, y communiquer son numéro de PDL (point de livraison électrique), le numéro fiscal du titulaire du contrat de fourniture d’énergie, et justifier de son lieu de domicile. Les bénéficiaires du chèque énergie, 20 % de la population, soit 5,6 millions de ménages, vivant souvent sous le seuil de pauvreté, ne doivent pas être les victimes de la fin du versement automatique du chèque énergie.
Les associations de consommateurs ( y compris Indecosa CGT) ont le sentiment que le gouvernement complexifie volontairement l’accès au chèque énergie pour réaliser des économies budgétaires au détriment des plus démunis. Le projet de loi de finances donne pourtant le pouvoir à l’administration d’établir une liste des bénéficiaires du chèque énergie en croisant le revenu fiscal de référence avec le nombre de parts fiscales.
Il est donc possible d’identifier tous les foyers dont le revenu fiscal de référence est inférieur au plafond de 11 000 euros et ainsi de les protéger d’un risque supplémentaire de perte de pouvoir d’achat, d’autant que des hausses de taxes sont prévues sur l’électricité .Mais le gouvernement le veut-il ?